Pourquoi la chrononutrition ?
La chronobiologie alimentaire est l’art de se nourrir en harmonie avec les biorythmes fondamentaux de l’organisme. Il s’agit de manger les aliments au meilleur moment de la journée, en synchronisant les besoins nutritionnels avec l’horloge biologique interne, en respect de la physiologie et de la santé
Les besoins actuels sociaux, professionnels, culturels ou scolaires dénaturent les rythmes naturels, auxquels nous sommes soumis, au risque de bouleverser la santé et favoriser des symptômes fréquents tels l’insomnie, le stress, la prise de poids, la fatigue chronique et les maladies métaboliques.
La chrononutrition est l’un des nombreux outils de la chronobiologie qui nous permet de respecter l’équilibre de notre fonctionnement et de notre santé. Il existe de nombreux synchronisateurs naturels comme le jour, la nuit, les saisons et des synchroniseurs sociaux tels le réveille-matin, les activités, les loisirs, les bruits ainsi que l’heure et la composition des repas.
Notre corps se prépare, que l’on mange ou non, à recevoir une catégorie d’aliment selon l’heure de la journée en secrétant des enzymes digestives spécifiques.
Le principe reprend l’adage bien connu…
« Manger comme un roi le matin, un prince à midi et un pauvre le soir ».
On va donc favoriser un petit-déjeuner gras et protéine (pain au levain et fromage), un repas complet le midi (légumes, viande ou poisson, féculents complets), un goûter riche en bon sucre (fruit) et un dîner léger (légumes cuit, poisson) par exemple.
Comprendre la chronobiologie des aliments
Les protéines
Le matin :
Elles sont nécessaires le matin pour synthétiser les neurotransmetteurs (composés chimiques libérés par les neurones) tels la dopamine, notre booster matinal.
La noradrénaline et l’adrénaline prennent aussi leur source à partir de la tyrosine, un acide aminé non essentiel issu des protéines animales ou végétales de l’alimentation.
Nous secrétons des protéases le matin (enzymes de digestion des protéines) nécessaires pour favoriser ces transformations.
Le midi :
C’est le moment où l’organisme a besoin d’énergie et assimile le mieux les protéines grâce à une sécrétion importante de protéases.
La digestion des protéines est longue et diffuse tout l’après-midi les acides aminés produisant une énergie en continu sans sensation de faim.
Vers 16/17 h :
La sérotonine harmonise les deux hémisphères du cerveau et favorise la détente et la bonne humeur. Elle se transforme en mélatonine active en fin de journée en fonction de la lumière. Sa synthèse se fait à partir du tryptophane vers 16/17 h et il faut le reconstituer en permanence.
Le tryptophane est acide aminé présent dans les protéines mais fragile et détruit à la cuisson. Il franchit plus facilement notre barrière digestive et hématoencéphalique grâce aux glucides et de la collation. Pour réguler sa faim et éviter les fringales, il est nécessaire d’avoir un apport suffisant et bien assimilé de tryptophane.
Le soir :
Il n’y a pratiquement pas de sécrétions enzymatiques, en fonction de l’appétit et l’intensité de la journée, on choisira un protéine légère (poisson, viande blanche…).
Les glucides
Le matin :
C’est le moment du pic principal de cortisol, toujours suivi après, de l’insuline permettant la mise en route de l’utilisation des sucres lents nécessaires à l’énergie. En cas de consommation de glucide le matin, on va augmenter encore la sécrétion d’insuline et générer un apport beaucoup trop important dans le sang. On va ainsi créer une alternance d’énergie et de fatigue entraînant un nouveau besoin de sucre. C’est un cercle vicieux qui va fatiguer le foie et le pancréas et favoriser le surpoids.
Le midi :
Nous fabriquons des enzymes digestives nécessaires à la digestion de l’amidon (amylase). Le besoin énergétique de l’après-midi nécessite un glucide lent que l’on trouve dans les céréales à choisir semi-complètes ou complètes pour apporter une énergie constante. Ils facilitent l’assimilation des protéines. Il faut par contre éviter les sucres rapides (glucides raffinés ou dessert sucré).
Vers 16/17 h :
C’est le seul moment de la journée où les glucides sont assimilés sans risque pour le pancréas car les cellules commencent à être naturellement plus résistantes. Le tryptophane est aidé par un sucre de bonne qualité (fruits secs ou frais, chocolat noir) pour faciliter sa pénétration cellulaire et éviter les fringales.
Le soir :
Notre faiblesse enzymatique et le passage en anabolisme vers 18 h (stockage des nutriments pour la réparation cellulaire nocturne) expliquent que les sucres le soir sont à éviter le plus strictement possible. En cas de consommation, l’insuline sollicitée, retarde l’action de l’hormone de croissance et empêche l’élimination nocturne des graisses et la réparation des tissus.
Les lipides
Le matin :
Le petit-déjeuner doit contenir du gras nécessaire aux membranes cellulaires, à l’énergie et à réguler la fabrication du cholestérol en matinée.
Le midi :
Nous avons encore des lipases aptes à digérer les graisses. Mais à partir de 14 heures, le cholestérol n’est plus synthétisé et le surplus est stocké. Attention aux graisses saturée et aux modes de cuisson.
Vers 16/17 :
La présence de bon gras permet de réguler les glucides. On peut donc associer un fruit à quelques noix ou amandes ou carré de chocolat noir pour un effet plus profitable.
Le soir :
On choisit des graisses riches en oméga 3 utilises à la réparation cellulaire et cicatrisation des tissus (poissons gras, huiles végétales de noix, chanvre ou colza en rajout sur les légumes).